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Aux quatre vents
22 mars 2012

Mon choix

 

 

Je ne suis pas mère.

 

Vu la manière dont réagit mon corps, dont il me parle (et peut être son silence, son refus du sang est il plus criant encore qu'un discours) je ne serai sans doute jamais mère. J'en fais mon deuil, merci, même si c'est souvent sans le sourire. Et puis, je le dis, je l’affirme et je refuse d'en avoir honte : Je n'aime pas les enfants. J'aurai aimé le mien, j'aime certains enfants, je voue une admiration profonde aux mères et à ce qu'elle dégagent, mais dans l'ensemble quand je vois une cours d'école je fuis. A contrario, parce qu'on ne peut pas tout détester, j'aime les anciens:)

Ainsi donc je ne suis pas mère et je n'ai sans doute jamais risqué de l'être. Et pourtant il y a deux trois choses que je sais depuis que je suis adolescente. Je dois me protéger lors des rapports sexuels (j'ai été ado à la grande période de prévention du SIDA. Dans les années 90 cette peur était présente, prégnante, dans les cours de mon lycée). Je dois prendre un contraceptif. Mais avant tout et pour toujours, mon corps m'appartient. A moi et à personne d'autre. Si j'ai un « accident » c'est mon choix et mon choix seul qui prédomine.

Le droit à l'avortement est MON droit. Cette certitude, je l'ai ancrée dans mes tripes. Ma sœur l'a aussi et j'ai vomi sur ce médecin (médecin de famille qui la connaît depuis qu'elle est bébé!) qui l'a quasiment traitée de traînée parce qu'elle devait avorter une seconde fois. Ce n'était pas son droit, et encore moins de par son métier. Il devait l'accompagner, pas la juger, ce con. Croit il, cet Homme, qu'on avorte comme on va faire des courses ? Mais elle ne s'est pas laissé faire, ma sœur, et elle a fait valoir son droit à disposer de son corps.

Autant, je dois vous avouer, je suis apolitique - et je me fous royalement de tous les candidats, je ne vois que leur hypocrisie et des mots auxquels je ne crois pas - autant quand on parle de ne plus rembourser l'avortement, ça me fait peur. Parce que pour moi, c'est le premier pas vers la fin de ce droit et le retour vers une époque que je suis heureuse de ne pas avoir connue. J'aime la loi Veil et par extension la femme qui s'est dressée ce jour là au milieu des Hommes qui la huaient pour la faire voter. S'il est une cause qui me ferait descendre dans la rue, et une seule, c'est celle là.

J'aime faire l'amour sans me poser la moindre question. J'ai besoin de savoir que si je me fais violer il me restera encore le choix. MON corps. MON choix.

Une blogueuse que je suis, que j'aime, nous a demandé de faire du bruit et une de ses lectrices de plus de 80 ans nous a demandé de rester vigilantes, pour garder ces droits qui nous semblent pourtant acquis à nous, la jeune génération.

Voici donc mon bruit, ma pierre à l’édifice.

 http://www.planning-familial.org/actualites/pourquoi-lavortement-fait-il-si-peur-et-pourquoi-faut-il-le-defendre-003636

 

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